Misplaced Childhood

C'est avec cette merveille que tout a commencé. Nous sommes en 1986, j'avais 12 ans. Je quittais progressivement l'enfance pour connaître le mal-être de l'adolescence. La musique allait devenir mon refuge. 

Un copain de mon frère, plus âgé, m'a prêté un jour quatre cassettes (c'était une autre époque). Je m'en souviens comme si c'était hier tellement j'étais fasciné. Il y avait la compilation Standing On The Beach de The Cure (celle avec le vieillard sur la pochette), War et Under A Blood Red Sky de U2, et Misplaced Childhood d'un groupe au nom enchanteur, Marillion. 

Des quatre, c'est ce dernier qui m'a le plus intrigué. Sa pochette ouvrait direct les portes d'un univers fait de légendes. Et puis, surtout, la musique qui, de la première note à la dernière, entraina le jeune ado que j'étais dans un tourbillon d'émotions incontrôlables. Je n'oublierai jamais les frissons qui m'ont parcouru dès les claviers introductifs de Pseudo Silk Kimono. Et la suite... une merveille indescriptible. 

Aujourd'hui, j'ai 51 ans. Marillion, sa musique, n'a jamais été aussi présent dans ma vie. Je m'en étais éloigné durant une vingtaine d'année, je suis revenu vers eux il y a trois ans après avoir réalisé qu'ils restaient le summum de tout ce que j'avais écouté à travers les décennies. 

Misplaced Childhood demeure un chef-d'œuvre. Il ne sera pas le seul de leur longue et passionnante carrière.